Bonjour à tous,

 

Je m’appelle Nanuq. Je vis en région parisienne avec trois autres copains malas : Orka la seule fille, Pow-Wow mon rival et Rangzen le petit jeune. Et puis il y a aussi Thierry et Laetitia, les deux humains avec qui on vit.

Un jour nous avons entendu Thierry préparer la voiture. On s’est dit : « chouette, on part retrouver des copains sur une course ou une rando. On va faire la fête tout le week-end ! ». Nous avons donc manifesté notre joie toute la nuit et évité ainsi  qu’il nous oublie !!

Au petit matin (il faisait encore noir, ce qui est inhabituel), nous sommes tous montés en voiture et nous voilà partis.

Vous ne me croirez peut-être pas mais le voyage a duré 2 jours avec juste trois ou quatre haltes pipi, repas et dodo, et au bout de la route il n’y avait même pas de copains.

On commençait à se dire que Thierry et Laetitia avaient perdu la tête quand, en regardant bien autour de nous, nous avons vu de la neige, de la neige partout, de la neige à ne plus savoir qu’en faire. Quelle joie de se rouler dedans et de jouer avec sans se demander si le lendemain elle serait toujours là.

Nous étions en Suède !!!

Nous dormions à la belle étoile, roulés en boule dans cette neige qui nous fait tant défaut à Paris, et Thierry et Laetitia sous la tente. Cela nous a permis d’assister à des spectacles vraiment inoubliables, presque aussi impressionnants qu’une éclipse totale de soleil mais bien plus féeriques : les aurores boréales.

Nous avons fait du traîneau sur des lacs gelés avec Thierry et Laetitia : de longues balades en solitaires avec le bruit du traîneau glissant sur la neige (on croirait l’entendre chanter), les caquètements des lagopèdes que l’on dérangeait et quelques rencontres avec des rennes. De temps en temps, on croisait un autre animal étrange, très bruyant qui sentait très mauvais mais qui avait l’avantage de la rapidité (on n’a jamais réussi à en attraper un seul ni même à en suivre) : les « skidoo » ou scooters des neiges.

Un jour nous avons eu droit à une séance de « toilettage » : Laetitia nous a coupé les poils entre les coussinets. En effet, pour la première fois nous étions confrontés au problème des boules de glaces qui sont très gênantes et deviennent même douloureuses au bout d’un certain temps.

Puis il a commencé à faire très très froid : on avait beau manger plus et faire des balades moins longues, on s’est mis à perdre du poids, à avoir vraiment mal aux pattes malgré les bottines (les coussinets, c’est vraiment très fragile). Il faisait entre –25°c et –30°c. Même Thierry et Laetitia commençaient à avoir du mal à supporter ces températures et pensaient de plus en plus souvent à Annie et Vivien (en vacance au même moment en Finlande) au chaud dans leur van. Alors décision a été prise de faire du tourisme. Nous sommes partis faire un tour en Norvège, de l’autre côté de la chaîne de montagne, en bord de mer là où il fait plus chaud (environ 0°c) et où le soleil a rendez-vous avec la mer : les Iles Lofoten.

Une fois la cure de chaleur faite, nous sommes retournés en Suède (en passant par la Finlande) pour faire ce qui était le but de notre voyage : un mini raid en autonomie complète.

La préparation du traîneau a pris un peu de temps. Il ne fallait rien oublier : la nourriture, le matériel de camping, l’appareil photo, les vêtements de rechange, les raquettes, la pelle à neige, les cartes, le GPS, le matériel de survie …j’en oublie sûrement. Au bout du compte, il était bien lourd à tirer mais Thierry nous aidait en poussant et Laetitia nous encourageait en ouvrant la marche.

Parce que figurez-vous que Thierry, trouvant les lacs gelés un peu monotones, a décidé que ce mini-raid devait se faire en montagne. Donc on monte vers un col, on descend puis on remonte vers le col suivant et ainsi de suite. On a quand même eu l’impression que cela montait plus souvent que cela ne descendait !!! Mais d’un col à l’autre les paysages étaient tellement variés et époustouflants que l’on en oubliait (presque !) la fatigue.

La vitesse moyenne n’était pas rapide (environ 5km/h) surtout que nous n’étions que deux à travailler réellement (Orka en balade comme d’habitude et Rangzen encore un peu dissipé et manquant de constance dans le travail). Mais ce n’était pas une course et le but était de se faire plaisir. Il y a même eu un jour où nous avons du faire relâche car il neigeait et ventait un peu trop fort pour se déplacer (on ne voyait pas à 10m). Eh oui, c’est le problème avec la montagne, un jour il fait un temps superbe, le lendemain un temps à ne pas mettre la truffe dehors. Thierry, ce jour là, nous a même fabriqué des sortes d’igloos afin qu’on puisse se dégourdir les pattes sans être obliger de recreuser notre trou (rempli à une vitesse effarante par la neige) et sans risquer de nous abîmer les coussinets. Il en a aussi fait un autours de la tente car la neige était tellement fine et le vent si fort que cela rentrait dedans.

Puis il a fallut faire demi-tour. En règle générale, le retour est plus rapide, mais là, avec les 20cm de neige tombés pendant cette fameuse journée et la fatigue, c’était beaucoup plus difficile pour tout le monde. Cela a encore fait chuter notre moyenne !! En plus la montagne est traître : à l’aller on a l’impression que cela monte plus que cela ne descend, en toute logique au retour cela devrait être l’inverse. Eh bien pas du tout, on a toujours l’impression que cela monte plus que cela descend !! Mais nous avons quand même réussi  à rejoindre la voiture sans encombre avec des souvenirs plein la tête.

Cette courte expérience a été enrichissante pour tout le monde : cela nous a permis de savoir que nous n’avions pas encore atteint nos limites, quelles erreurs ne pas commettre (on en fera probablement d’autre !) et surtout que deux compagnons de plus ne seraient pas superflus pour recommencer !!!!!!

Puis il a fallut rentrer à Paris donc à nouveau deux jours de voyage pour retrouver un paysage citadin sans neige et bien triste en regard de ce que nous venions de vivre.

Mais nous y retournerons l’année prochaine !!!!!!!

Voilà, je voulais juste vous faire partager un petit peu ce voyage extraordinaire et je vous donne rendez-vous à la nationale d’élevage.

 

Nanuq

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ps1 :

Thierry : « un rêve d’enfant qui se réalise »

Laetitia : « si on m’avait dit que je camperais par –30°c, je n’y aurais pas cru ! »

 

 

                                                                                          Ps2 

Merci à Vivien et aux Traîneaux Jurassiens pour le Quivaloin et tout le matériel qu’il nous a vendu et nous a permis de vivre ce rêve.